La fin d'année, c'est en apparence "la magie de Noël", les yeux qui brillent et les cœurs qui palpitent. C'est comme ça dans les films de Noël. Et pourtant....pour beaucoup, c'est synonyme de grande mélancolie, de solitude ou d'angoisses.
Pourquoi appréhendons nous tant les fêtes de fin d'année ?
- Parce que nous replongeons dans les injonctions ("Il faut", "Je dois") la peur du jugement, la peur de manquer (particulièrement cette année avec l'inflation et les infos anxiogènes sur les prix), et cette sensation désagréable, que nous allons encore devoir jouer des rôles.
- Par peur du conflit, par culpabilité, pour faire plaisir aux autres, pour ne pas montrer notre vulnérabilité, et ce que l'on croit être des échecs vécus cette année.
- Par déception du peu de reconnaissance de la part des autres. Par l'impression de ne pas être entendus, valorisés dans notre propre clan. Comme quand vous essayez de raconter une anecdote et que personne n'écoute la fin de votre phrase, ou que certains vous coupent toujours la parole pour raconter quelque chose qui leur permet de parler d'eux.
- Souvent les changements de nos vies provoquent des réflexions de la part de nos proches :
*Un mariage,
*Une grossesse (ou le contraire "alors toujours pas de bébé, moi je veux des petits enfants ?" Ou "c'est pour quand le 3ème ?"),
*Une naissance (et tous les bons avis pour vous dicter comment faire avec votre enfant),
*Un déménagement (et les commentaires sur la déco, l'ameublement, les achats ou travaux à faire...),
*Un voyage (pas écologique, pas assez aventurier, ou qui amène tout le monde à raconter ses propres anecdotes de tourisme),
*Un changement de métier (pas assez sécure, pas assez payé, trop risqué, trop prenant, pas assez valorisant...)
Et tout le monde y va de sa petite phrase, pour nous dire ce que nous avons à faire, alors que nous ne leur avons pas demander leur avis. Et selon notre fragilité et notre estime de nous même, cela nous affecte plus ou moins. En effet, si nous avons peur d'être un mauvais parent, la moindre personne qui va laisser entendre qu'on s'y prend mal, va nous blesser. Et si en plus, cela vient d'une personne que l'on estime être un mauvais parent lui même (au hasard, un de nos parents), cela décuple notre réaction. En plus de nous juger, nous le jugeons aussi.
Mais si nous sommes certain d'être le meilleur parent qu'il soit pour notre enfant, si nous acceptons notre imperfection, nous sommes à l'écoute des conseils qui peuvent vraiment nous aider, et nous ne prenons pas en compte le reste.
- Il y a aussi le sentiment de solitude, le manque des proches disparus, les blessures d'abandon ou de rejet qui se réveillent parce que oui, nous sommes seuls pour certains (physiquement ou dans notre tête. Parfois l'entourage ne comble pas cette douleur).
- Nous nous obligeons bien souvent à nous réunir avec des personnes que nous ne voyons jamais ou peu dans l'année, ou avec qui nous nous sentons mal. Mais pourquoi ????
Parce que c'est la famille, parce que c'est "la tradition", parce que c'est comme ça...
- Alors, plusieurs semaines avant, notre meilleur allié pour dramatiser, notre cher mental, va chercher toutes les preuves, pour nous montrer à l'avance que ça va mal se passer.
Parce que le cerveau est physiologiquement crée, pour trouver toutes les réponses à nos questions, en se rappelant d'une phrase, une expérience, en focalisant sur tout ce qui attrait à nos pensées au quotidien, qui va donner raison à nos croyances.
Quand on décide de voir que ce qui va mal se passer :
Et nous nous montons la tête petit à petit contre untel, parce qu'il faut autant dépenser et que "nous, nous n'avons pas les mêmes moyens, mais il a des goûts de luxe", parce qu'il faut gérer toute l'organisation, parce qu'il faut subir, s'imposer, et ne rien dire....
Si nous avons décidé de prendre les choses que du côté négatif, et de chercher tout ce qui ne va pas chez les autres, dans les situations etc, nous trouverons de la matière à nos reproches et à nos plaintes).
Voilà comment, un moment de partage et de transmission se transforme en catastrophe, en ambiance inconfortable pour tout le monde. Ce qui influence l'humeur des enfants, qui peuvent devenir particulièrement irritables...
Normal, entre l'impatience de Noël et les énergies désagréables qui émanent des adultes autour d'eux, difficile pour les petits de se sentir libres de faire ce qu'ils veulent et d'être dans la joie. Alors que souvent, notre moteur dans l'organisation des fêtes de Noël, c'est justement les voir heureux et se réunir autour d'eux.
Alors comment faire pour éviter ce fiasco et vous détacher de cette appréhension ?
Si nous nous laissons gagner par ces peurs, c'est peut être, qu'une partie de nous pense qu'ils ont raison de nous juger, de nous rabaisser, de ne pas nous aider, de nous faire subir leur présence, leur avis....
Si nous gérons tout, est -ce parce que nous voulons que tout soit parfait ? Tout contrôler ? Ce besoin dissimulé sous la croyance que nous faisons ça pour faire plaisir à tout le monde ?
Ou c'est parce que nous réagissons à un comportement pour lequel nous nous jugeons nous même.
Quelqu'un qui prend beaucoup de place et parle fort peut nous agacer parce qu'au contraire, nous sommes discrets, parce que nous avons grandi avec la croyance qu'une personne bien est discrète et ne fait pas trop de bruit. Alors c'est inadmissible pour nous de voir quelqu'un faire l'inverse.
Lorsque nous nous connaissons nous même, nous savons que notre valeur est importante. Nous avons conscience de nos failles mais aussi de nos aptitudes. Et nous assumons qui nous sommes, en tant qu'humain, avec notre vulnérabilité. Et nous l'accueillons.
Donc nous ne devrions pas être atteints par un quelconque jugement, parce que nous ne lui laissons pas la place d'exister.
Voici quelques propositions, pour vous permettre de lâcher et vous détacher de toutes ces appréhensions qui vous gâchent les fêtes.
Ces conseils peuvent vous être utiles pour tous les moments de l'année où vous appréhendez le jugement des autres.
- Prendre un moment pour ressentir l'intention avec laquelle vous avez envie de vivre pour ces fêtes : vos émotions, où, avec qui, comment, pendant combien de temps ?... Attention, sans jugement, sentez vous libres de ressentir ce que vous aimeriez vraiment vivre et être. Ni sans vous dire "mais c'est impossible mes parents vont jamais vouloir!!!"
- Prendre une décision : soit vous choisissez les conditions et les faîtes respecter (en osant dire non quand vous n'êtes pas d'accord, en demandant de l'aide, en marquant vos limites), soit vous assumez la situation et l'idée que c'est important pour vous de le faire avec ces personnes, dans de telles conditions, même si elles sont inconfortables.
Et si vous assumez, vous n'émettez plus de jugements ou de réflexions (vous ne pouvez pas dire ok je vais profiter si vous ruminez). Vous prenez suffisamment de hauteur pour vous détacher de ce qui vous touche, et vous focaliser que sur ce qui est agréable. Cela ne veut pas dire tout accepter, mais plutôt vous adapter, sans prendre trop à cœur ce qui pourrait vous bousculer.
- Evitez de projeter comment ça va se passer. Personne ne peut savoir de quelle humeur vont être les convives, et ne peut anticiper ce qu'il va se passer (peut être même que cette Belle Mère sera absente finalement). Tout le temps que vous passez à appréhender, c'est du temps où vous êtes tendus avec votre entourage en ce moment. Vous tournez en rond, dans une sensation de victimisation au lieu de vous sentir responsables de votre vie et de ce que vous ressentez.
- Changer votre paire de lunettes. Essayez de prendre conscience, que la situation peut être perçue de plusieurs façons.
Exemple, cette personne que vous redoutez, pour qui vous ressentez de la colère, et que vous attendez au tournant par rapport aux réflexions qu'elle va encore vous sortir, peut être, qu'elle prend beaucoup de place parce qu'elle a besoin d'être valorisée, qu'elle se sent rejetée, qu'elle ne sait pas trouver en elles les ressources nécessaires pour se sentir existée.
Généralement les personnes qui nous font souffrir sont très en souffrance et ne savent pas le gérer.
En réalité, leurs émotions, leurs peurs, leurs blessures, ne sont pas vis à vis de vous, mais d'elles mêmes.
Vous ne pouvez pas ressentir les choses à sa place, alors laissez la parler, et faîtes preuve de diplomatie, sans chercher à prouver qui a tort ou raison, si vous savez pertinemment qu'elle n'est pas ouverte à la discussion. Qu'avez vous à gagner à insister ? A part un conflit ? Car vous savez qu'elle n'a pas l'intelligence émotionnelle de penser comme vous. Elle restera sur ses positions. Ne perdez pas votre énergie.
Attention, certains vont penser que cela signifie que justement de laisser l'autre "gagner", ce n'est pas l'idée. L'intention, c'est de prendre conscience, que vous savez ce que vous valez, que vous êtes en accord avec vous même, et que justement, vous n'avez rien à prouver à quelqu'un qui vit dans le doute, la peur, et les croyances. Même si cette personne est une image d'autorité, une personne plus âgée.
- Dites vous qu'il est plus facile de s'adapter aux autres un moment que d'essayer de les changer. Et si vous voulez les inspirer, choisissez une posture de calme et de sérénité, sûre de vous, et ça ne laissera pas de place aux peurs des autres dans leur réflexion sur vous. Et puis si vous ne voulez pas que l'on vous juge, ne jugez pas les autres. Que vous ayez raison ou non, acceptez les comme ils sont.
Votre attitude sera beaucoup plus parlante que ce que vous pourrez dire à quelqu'un, n'oubliez pas le non verbal.
- Abordez ce moment en vous concentrant sur tous les détails qui peuvent en faire quelque chose de magique : un plat, un jeu en famille, une tradition de partage, le sourire des enfants qui voient leurs cadeaux, l'émotion de quelqu'un en ouvrant ce que vous lui offrez avec le cœur, une discussion enrichissante.
- C'est comme les fêtes de mariage ou d'anniversaire, cela prend du temps à organiser mais ça passe très vite finalement. Alors à quoi bon vous faire du mal en pensant à tout ce qui va mal se passer ?
Surtout rappelez-vous :
N'attendez pas un drame, une maladie, un décès, un accident pour accepter les autres ou assumer qui vous êtes tels que vous êtes. Respectez vous dès maintenant : en choisissant avec qui vous voulez partager votre temps, votre énergie, et avec qui vous ne voulez pas le faire. Et arrêtez de perdre du temps et de l'énergie en focalisant sur les personnes qui ne vous aiment, pas vous critiquent, ou avec qui vosu n'avez aucune affinité. C'est difficile en famille je sais, mais moins vous focaliserez sur eux, plus vous pourrez profiter des autres.
Et si vous êtes très sensible, imaginez une bulle autour de vous, avant de vous rendre à la fête, dans laquelle il y a beaucoup d'amour, mais dans laquelle personne ne peut entrer sans y être invitée.
Dans les relations, les évènements importants de la vie, il est important d'être connecté-e à soi, à ce que l'on ressent pour pouvoir faire, et être ce qui est juste pour soi.
Ne vous laissez pas influencer non plus par les personnes qui voient tout en noir, et qui vont vous entrainer dans les critiques d'un tel, ou l'appréhension de la fête. Peut être que vous, vous êtes heureux-se de participer, de voir ces personnes, de créer ces souvenirs.
Ecoutez-vous, ne prenez rien personnellement, et gardez votre discernement.
Concentrez vous sur ce qui vous met en joie !
Joyeuses fêtes à vous !
Et si c'est difficile, sachez que je vous aide à changer de paire de lunettes sur ce qui se joue en vous, et pour vous quand une situation prend trop de place, ou une émotion devient trop lourde....
Que ce soit par rapport à vos relations, ou à vos blessures émotionnelles, la façon dont vous vous percevez, la dévalorisation, le harcèlement, l'emprise ou toute autre souffrance qui vous est arrivée et peut encore vous empêcher d'être libre d'être vous même.
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